Odeur gênante, pertes inhabituelles, gêne au quotidien… Si vous vous posez des questions sur votre flore intime, vous n’êtes pas seule. La vaginose bactérienne est fréquente et peut revenir sans prévenir. Bonne nouvelle, on peut la reconnaître et la traiter efficacement. Voici un guide clair et rassurant pour comprendre ce qui se passe et retrouver votre confort intime.
💡 À retenir
- Environ 30% des femmes en âge de procréer sont touchées par la vaginose bactérienne.
- La vaginose n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible, mais des facteurs sexuels peuvent y contribuer.
- Les traitements antibactériens sont souvent efficaces mais une consultation médicale est recommandée.
Qu’est-ce que la vaginose bactérienne ?
La vaginose bactérienne est un déséquilibre de la flore vaginale. Les lactobacilles, bactéries protectrices qui maintiennent un pH acide, diminuent. D’autres bactéries, dont Gardnerella vaginalis, prennent le dessus. Ce basculement modifie le pH et peut créer une odeur forte et des pertes plus fluides.
Ce n’est pas une infection sexuellement transmissible au sens strict. On parle plutôt de dysbiose. Elle est courante, touche environ 30% des femmes en âge de procréer, et peut passer inaperçue chez certaines. Elle n’a rien à voir avec une mauvaise hygiène. C’est un déséquilibre biologique, pas une question de propreté.
Définition et explication
En situation “équilibrée”, les lactobacilles produisent de l’acide lactique et du peroxyde d’hydrogène qui freinent les bactéries opportunistes. Quand cet équilibre se rompt, le pH remonte au-dessus de 4,5 et un biofilm peut se former sur les parois vaginales, d’où la persistance des symptômes et les récidives.
Beaucoup décrivent une odeur “de poisson”, plus marquée après un rapport sexuel ou pendant les règles. Exemple concret: “Après un changement de partenaire et une période de stress, Léa a noté des pertes fluides grisâtres et une odeur tenace. Son médecin a confirmé une vaginose et le traitement a rapidement soulagé les symptômes.”
Causes de la vaginose bactérienne
La cause directe est une modification du microbiote vaginal. Plusieurs éléments peuvent faire bouger l’équilibre: variations hormonales, menstruations, traitements antibiotiques, pratiques d’hygiène trop agressives. Les comportements sexuels jouent aussi un rôle dans ce déséquilibre, sans que la vaginose soit classée comme IST.
Un changement de partenaire, l’absence de préservatif ou la présence de sperme, qui est alcalin, favorisent parfois les symptômes. Le tabac, le stress et la fatigue prolongée semblent également augmenter le risque, en fragilisant les défenses locales.
Facteurs de risque
- Multiplication ou changement de partenaires, rapports non protégés
- Toilettes vaginales internes et douches vaginales, savons parfumés
- Antibiotiques récents qui modifient la flore
- Tabac et stress chronique
- Dispositif intra-utérin au cuivre chez certaines, menstruations abondantes
Petit repère utile: si vos symptômes apparaissent après des douches vaginales répétées, arrêtez ces pratiques et observez. Beaucoup constatent une amélioration rapide rien qu’en revenant à une hygiène externe simple et douce.
Symptômes et diagnostic

Le signe le plus rapporté est une odeur forte, parfois décrite comme “poisson”. Les pertes sont souvent fluides, gris-blanc, avec un aspect homogène. Il peut y avoir une légère gêne ou des démangeaisons, mais la douleur franche n’est pas typique. La moitié des personnes avec une vaginose bactérienne n’ont aucun symptôme.
Le diagnostic associe l’examen clinique, des tests simples et parfois un prélèvement. Le ou la professionnelle recherche des critères précis comme l’aspect des pertes, le pH > 4,5 et la présence de “clue cells” au microscope. Un score microbiologique (Nugent) peut confirmer en laboratoire.
Signes cliniques
- Pertes fines, homogènes, gris-blanc
- Odeur amine accrue après un rapport ou pendant les règles
- pH vaginal élevé supérieur à 4,5
- Clue cells à l’examen microscopique
Diagnostic: comment ça se passe
- Examen des pertes et du col, mesure du pH
- Test “amines” lors de l’ajout d’une solution alcaline au cabinet
- Prélèvement vaginal pour frottis ou analyse microbiologique si besoin
Astuce pratique: notez le moment d’apparition des symptômes, l’odeur après les rapports et l’usage de produits intimes. Ces détails aident beaucoup pendant la consultation.
Traitements disponibles
Le traitement standard repose sur des antibiotiques qui ciblent les bactéries en excès. Les plus utilisés sont le métronidazole et la clindamycine, en comprimés, gel ou crème vaginale. La plupart des personnes voient les symptômes s’améliorer en quelques jours. Une consultation médicale est recommandée pour choisir la forme la plus adaptée, notamment en cas de grossesse ou de récidives.
Des récidives sont possibles, parce qu’un biofilm peut protéger les bactéries. Certaines stratégies incluent des cures plus longues ou un gel vaginal en entretien. Les probiotiques à base de lactobacilles peuvent aider à réduire les récidives chez certaines, même si les résultats varient. Durant le traitement, évitez les douches vaginales et privilégiez le préservatif pour diminuer les odeurs liées au pH.
Options de traitement
- Métronidazole par voie orale, généralement sur quelques jours
- Gel de métronidazole en application vaginale, pratique en cas d’effets digestifs
- Crème de clindamycine vaginale comme alternative
- Stratégies “entretien” pour récidives fréquentes, selon avis médical
- Probiotiques ciblés en complément, intérêt surtout pour limiter les rechutes
Faut-il traiter le ou la partenaire? Le traitement systématique du partenaire masculin n’est généralement pas recommandé. En cas de partenaire féminin, un examen peut être proposé si des symptômes apparaissent. Exemple concret: “Après deux vaginoses en trois mois, Nina a suivi un gel de métronidazole puis des probiotiques locaux. Les odeurs ont cessé et elle n’a pas rechuté depuis six mois.”
Conseils pratiques pendant le traitement: réduisez l’alcool si votre notice le conseille, limitez les produits parfumés, portez une culotte en coton et lavez-vous avec un nettoyant doux non agressif. Si les symptômes persistent ou reviennent rapidement, reprenez rendez-vous pour ajuster la stratégie.
Prévention et conseils
L’objectif est de protéger les lactobacilles et de garder un pH stable. Une hygiène simple et régulière suffit. Évitez les douches vaginales et les savons parfumés, préférez de l’eau tiède et un nettoyant doux externe. Les rapports protégés limitent les variations de pH liées au sperme et peuvent prévenir les odeurs.
En cas de vaginose bactérienne récidivante, gardez une trace des déclencheurs possibles: changement de partenaire, règles, nouvel antibiotique, stress intense. Parlez-en au médecin. Une stratégie sur mesure, parfois avec un traitement d’entretien, réduit souvent la fréquence des épisodes.
Mesures préventives
- Éviter douches vaginales et produits parfumés internes
- Privilégier des sous-vêtements respirants, changer après le sport
- Utiliser le préservatif si les symptômes reviennent après rapports non protégés
- Limiter l’usage d’antibiotiques aux situations nécessaires, sur avis médical
- Envisager des probiotiques ciblés si vous faites des récidives
Si vous êtes enceinte, signalez toute odeur inhabituelle ou pertes anormales. Un traitement adapté est possible et sécuritaire. Pour toutes, retenez l’essentiel: la vaginose bactérienne se traite bien, des gestes simples préviennent souvent les récidives, et un avis médical rapide accélère le retour à l’équilibre intime.