si on (in)formait nos gynécos ? – Cycle Naturel

Il y a deux mois je vous écrivais cet article Quand un médecin encourage les méthodes naturelles, dans lequel Dr. Marguerite Duane, une médecin américaine, chercheuse et fondatrice du centre de formation de médecins sur la fertilité FACTS, est interviewée au sujet des méthodes naturelles modernes de « contraception » (ce que du coup, elles ne sont plus). Depuis je suis partie en vacances et cela fait un bien fou. Mais juste avant, j’ai échangé quelques mails avec cette médecin qui s’est avérée très accessible, et discuté longuement avec le fondateur de l’association Natural Womanhood.

Ensemble, FACTS et Natural Womanhood ont publié un document destiné aux médecins, afin de leur présenter les méthodes naturelles basées sur la connaissance de sa fertilité, en termes d’efficacité, de santé, de recherche scientifique. Il fait quatre pages, est en anglais*, téléchargeable ici, et s’intitule « Fertility awareness based methods : a medical update ». Les premiers termes sont « Dear colleague »… de quoi donner le ton.Brochure-médecinsJe lisais l’autre jour un article dans lequel un gynécologue exprime que dans sa profession la contraception est une véritable religion. Ou plus exactement un élément de base, « naturel », incontournable, une donnée que l’on ne remet pas en question. Il disait que les prescriptions médicales (à des femmes en bonne santé, ça c’est moi qui le rappelle) en matière de contraception découlaient plus d’un réflexe que d’une réflexion. Les femmes peuvent témoigner : à combien d’entre vous le médecin a-t-il posé la question « quelle est votre contraception ? » ou « à quelle contraception avez-vous pensé », et au contraire à combien d’autres a-t-il osé demander de façon ouverte « prenez-vous une contraception ? » ou « souhaitez-vous utiliser un contraceptif » ? Je n’ose demander la proportion de celles à qui, venant d’accoucher, on a poussé une ordonnance « voilà, ça c’est la prescription pour votre pilule ». Je ne jette pas la pierre aux médecins (j’en ai d’ailleurs pléthore dans ma famille) mais simplement ils n’y ont pas été formés ni même sensibilisés à la faculté pendant leurs études, et dans leur cabinet ils ne voient (quasiment) que des femmes qui hésitent entre pilule et stérilet.

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Soyons missionnaires !

Démystifier les méthodes naturelles auprès des sages-femmes, des gynécologues et des médecins, c’est ce que je propose aux femmes convaincues parmi celles qui me lisent. Le corps médical a besoin d’une parole sage, scientifique, et concrète, et le document de FACTS et Natural Womanhood peut nous être un support précieux pour oser aborder le sujet… voire s’affirmer. Afin que la patiente derrière nous dans la salle d’attente, encore dubitative sur la méthode sympto-thermique ou le Lady-Comp mais attirée quand même puisqu’elle a décidé d’en parler à son médecin, ne soit pas (trop vite 😉 ) renvoyée dans ses rosiers.

Les médecins ont besoin de vous ! de nous ! toutes ! tous ! Pour leur rappeler qu’ils sont au service des femmes et non des labos pharmaceutiques. Pour leur prouver que c’est possible, que c’est scientifique et rationnel, que les méthodes d’observation du cycle reposent sur une connaissance fine du cycle menstruel qu’il est facile d’acquérir, que nous y trouvons notre compte, que nous ne sommes pas folles, et même que nous sommes de plus en plus nombreuses à oser observer notre cycle. Pour aider ces professionnels de santé à faire progresser leur discours et leur accompagnement. Pour leur rappeler que primum non nocere  (formulation latine, que l’on attribue à Hippocrate, père de la médecine, qui signifie « d’abord, ne pas nuire ») peut aussi s’appliquer à l’une des composantes essentielle de la santé d’une femme : sa fertilité naturelle, cyclique.

Il est bien sûr très compréhensible, si vous vous lancez tout juste dans l’aventure de la connaissance de votre fertilité – ou que vous hésitez encore à vous lancer – de chercher des contacts de praticiens convaincus, pro-médecines douces… ou au moins ouverts (pour cela certains groupes Facebook sont précieux). Mais aux autres femmes qui me lisent, sûres de vous, expérimentées, confiantes, qui ne craignent pas d’être ébranlées par une réaction déplacée, un doute, un discours 100% contraceptif ou même une critique fort probable, je voudrais lancer un challenge : celui de témoigner auprès de médecins (le vôtre, tiens) qu’il existe de vraies alternatives à la contraception, qui comblent les femmes et leur couple.

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Ce n’est pas facile, je vous l’accorde, et il faut y mettre d’autant plus d’énergie que mathématiquement vous avez moins d’occasions de le faire (pas de rendez-vous pour poser ou retirer le stérilet, de consultations pour prescrire ou modifier la pilule). Mais cela vaut le coup : je suis certaine que l’on peut faire avancer les choses ainsi (aussi).

Alors c’est quand votre prochain rendez-vous gynéco (sage-femme ça marche aussi) ? N’oubliez pas d’imprimer le doc avant !

* : pour l’instant il est en anglais, j’ai bon espoir qu’il existe bientôt en français (je vous tiendrai au courant), en attendant les médecins ont l’habitude de travailler sur des publications en anglais, donc que ce point ne vous freine pas.

Vous pouvez aussi évoquer l’appel écrit il y a quelques mois par des sages-femmes et médecins et relayé par de nombreux autres ensuite, à propos de la réalité des méthodes naturelles. Sans nier l’apprentissage ni l’exigence qu’elles requièrent dans l’observation quotidienne des biomarqueurs de fertilité (en particulier celui de la glaire cervicale sécrétée dans le col de l’utérus), ils justifient leur fondement scientifique et les bienfaits que les méthodes d’observation du cycle peuvent apporter aux femmes dans la gestion de leur santé et de leur fertilité.

Et pour vous donner des ailes, rappelez-vous, et rappelez-lui, la sagesse du maître de la médecine :

primum-non-nocere

Hippocrate