La méthode sympto-thermique, enseignée à l’école d’infirmières d’un pays en développement – Cycle Naturel

Il y a un mois, nous avons déménagé. Nous sommes rentrés en France.

En pliant bagages, dans le fond d’un placard de l’appartement que nous louions, je suis tombée sur un manuel de gynécologie obstétrique, de l’Ecole d’infirmières, estampillé « Département de la santé publique et de la population », sans autre information. Il est poussiéreux, tapé à la machine sur de simples feuilles agraphées, je n’en trouve pas la date… peut-êtres les années 80 ? 90 ? Il est en français, beaucoup de références semblent canadiennes. Curieuse, je tourne les pages… jusqu’à tomber sur le chapitre sur la planification des naissances.

Surprise ! Joie ! Dans un ordre extrêmement intéressant (révélateur ?) et de façon très détaillée, différentes méthodes sont décrites.

D’ABORD sept pages entières sont consacrées à la méthode sympto-thermique (que l’on n’appelait pas encore symptothermie), suivies de cinq pages sur la « méthode des docteurs Billings », et enfin une demi page sur la « méthode dite du calendrier ou Ogino » dont il est expliqué qu’elle permet de déterminer les jours extrêmes de la période virtuellement fertile (j’aime bien l’expression !) et qu’elle est peu fiable. Ce n’est qu’après ce chapitre sur le contrôle naturel des naissances que vient le chapitre suivant, portant sur les « moyens artificiels de contrôle de la fécondité » : pilule, stérilet…

Trouvant les explications très claires, j’ai eu envie de vous en recopier quelques passages. Les voici !

C’est d’abord par un test assez facile, le test sympto-thermique, que le couple apprend à reconnaître la phase fertile et les phases infertiles d’un cycle féminin, quelle qu’en soit sa longueur. Ce test ne décèle pas le jour précis de l’ovulation, mais, à cause d’un changement significatif dans la température basale, il permet d’affirmer que l’ovulation a eu lieu et qu’elle ne pourra plus se produire jusqu’à la fin du cycle. Précédant ce changement dans la température, différents symptomes peuvent indiquer l’approche de l’ovulation. Le plus fréquent et le plus fiable est la présence à la vulve de la glaire cervicale, qui se transforme de jour en jour.

Le test sympto-thermique n’est pas en lui-même une méthode de régulation des naissances. Il est plutôt, pour le couple, un moyen d’identifier les différentes phases du cycle en cours, grâce à l’information strictement individualisée fournie par les températures journalières et l’observation des symptomes.

Les avantages de la méthode sont présentés…

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En plus d’aider le couple à déterminer la phase fertile et les phases infertiles du cycle menstruel et de guider la continence périodique pour éviter une grossesse, le graphique fournit également des renseignements très utiles. Il aide :

  • à prédire le retour des règles,
  • à planifier et à confirmer une grossesse,
  • à découvrir, dans certains cas, la cause d’une infertilité,
  • à déceler un trouble hormonal ou les causes de certaines irrégularités menstruelles,
  • à constater le retour de l’ovulation après l’usage de contraceptifs oraux, après une fausse couche ou une grossesse suivie ou non d’allaitement,
  • à comprendre certaines réactions psychologiques de la femme,
  • à constater l’approche de la ménopause,
  • à confirmer l’installation de la ménopause.

… sans en masquer les difficultés possibles, qu’il me semble intéressant de retranscrire également :

Même si elle offre les multiples avantages des méthodes naturelles, la méthode sympto-thermique peut présenter quelques difficultés pour certains couples. Ainsi le fait d’éviter les rapports sexuels en période fertile constitue un obstacle à la spontanéité. L’importance que prend cette restriction dépend de plusieurs facteurs, entre autres, le tempérament des conjoints, la qualité de leur communication, l’étape de leur vie à deux, l’accord sur le choix de la méthode, leur connaissance des autres moyens de planification familiale ainsi que l’opinion de l’entourage. Pour des couples qui choisissent d’utiliser la méthode sympto-thermique dans son application stricte, la continence peut être un problème, surtout dans des situations particulières (cycles très longs, allaitement, pré-ménopause).

La nécessité de prendre sa température matinale, d’observer chaque jour ses symptomes et de tracer des graphiques peut également sembler fastidieuse. l’expérience montre que ces gestes deviennent rapidement une routine comprable aux soins de toilette. D’ailleurs ces quelques minutes d’observation journalière sont compensées par la satisfaction que ressent une femme qui apprend à se connaître.

(…)

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Qu’il recherche ou non une grossesse, le couple ne pourra que se féliciter d’avoir acquis des connaissances de base sur sa fertilité, d’avoir appris à compléter et à interpréter un graphique sympto-thermique.

Et j’en passe.

Il y a un mois, nous avons déménagé. Nous sommes rentrés en France. La France, un pays développé ? Et si sur ce sujet, les professionnels de santé d’ici avaient encore beaucoup à se développer ? De nombreux défis sont à relever… A commencer par la reconnaissance des méthodes naturelles sur les plaquettes et sites officiels qui présentent les différents moyens de contraception. Regardez, avant de vous quitter, je vous laisse une excellente source d’inspiration pour nos pays occidentaux, glanée sur Internet, où l’on voit bien apparaître en dernière colonne le thermomètre et le signe de la glaire cervicale :

planificationfamiliale-contraception

A ce titre, n’hésitez pas à signer la pétition lancée par Natural Womanhood aux Etats-Unis afin que les autorités de santé clarifient les chiffres de fiabilité des différentes méthodes et cessent d’annoncer 25% d’échec pour le gros fourre-tout dans lequel ils englobent sans comprendre aux côtés des véritables méthodes d’auto-observation : le retrait, la méthode Ogino etc.