Données Acquises à l’Aube d’un Nouveau Cycle
1er septembre 2016 : c’est la rentrée scolaire… et aussi la nouvelle lune.
Depuis deux mois, la chaleur tropicale de ma chambre (vive l’été dans les Caraïbes !) m’a poussée à passer une grande partie de mes nuits sur la terrasse, à la belle lumière de la lune. Deux réflexions en découlent : premièrement, c’est inédit pour moi de savoir constamment à quelle phase du calendrier lunaire nous sommes ; deuxièmement, mes cycles mensuels demeurent inchangés. Alors, que dire sur la relation entre la lune et le cycle menstruel ? Il existe la sagesse populaire, les croyances personnelles, et les résultats scientifiques – chacun ayant son importance. Faisons le point.
La Lune et les Croyances Ancestrales
Les croyances anciennes désignent presque toutes la lune comme « l’astre des femmes » par excellence : Séléné chez les Grecs et Luna chez les Romains sont à la fois des déesses de la lune et de la fertilité. Pour les Incas, Mama Quilla représente la lune et le cycle menstruel, protégeant ainsi les femmes. Dans la philosophie chinoise et le Tao, le Yin incarne la lune ainsi que la part féminine de la nature. Il est intéressant de noter que les termes menstruations, mois, et « moon » (lune en anglais) partagent une origine commune.
Croyances Contemporaines et Pratiques Actuelles
De nos jours, il est souvent affirmé que les chances de concevoir ou d’accoucher sont plus élevées lors d’une pleine lune, ou que les menstruations coïncident traditionnellement avec la nouvelle lune. Certaines femmes appellent leurs menstruations « lunes », et il existe même des produits comme la coupe menstruelle, le « moon cup ». Récemment, j’ai découvert une application appelée Selen pour le suivi des cycles. Plusieurs femmes pratiquent des danses rituelles, des bénédictions de l’utérus lors de la pleine lune, engagent des pratiques de Yin Yoga ou de Yoga Luna en puisant dans les énergies de leur cycle biologique. Les phases lunaires occupent une place centrale dans le mouvement ésotérique du Féminin Sacré.
Une Inquiétante Évidence : L’absence de Liens Concrets
Cet héritage culturel fait partie intégrante de nombreuses civilisations, et comme l’adage le dit, aucune fumée sans feu. De nombreux chercheurs ont tenté d’établir un lien entre le cycle lunaire et le cycle menstruel (comme ils l’ont fait avec les accouchements, le sommeil ou les fluctuations d’humeur), partant de l’idée que si la lune affecte les marées, elle pourrait également influencer les humains, composés à 80% d’eau. Toutefois, aucune recherche n’a abouti à des résultats concluants jusqu’à présent (s’il y a une étude sérieuse que j’ai manquée, n’hésitez pas à me le faire savoir).
La Lune et son Influence Éventuelle
D’où pourrait venir ce lien, alors ? La lune, étant le seul satellite naturel de la Terre, nous offre une observation cyclique qui ressemble à la fertilité féminine. Au fil des siècles, elle a longtemps servi de calendrier. Coïncidence ou non, la durée d’un cycle lunaire est similaire à celle d’un cycle menstruel. J’ai discuté avec la nourrice de mes enfants, qui, bien qu’ayant une perception limitée des dates, me confie qu’elle observe la lune et sait que ses règles approchent lors du premier quartier. Cela n’est pas surprenant, étant donné qu’elle se base uniquement sur la course du soleil pour connaître l’heure. C’est compréhensible pourquoi les femmes se sont si longtemps fiées à la lune pour établir un repère, un vrai cadeau du ciel !
Le Lien entre Rythme Lunaire et Cycle Féminin
Une autre hypothèse serait que les femmes ont jadis été synchronisées avec le rythme lunaire, mais que l’évolution de nos modes de vie pourrait avoir altéré cette connexion. Nous ne saurons probablement jamais la vérité. Actuellement, certaines femmes tentent de réajuster leur rythme intime sur celui de la lune via des techniques de « lunaception », qui pourraient réguler les cycles en stimulant une ovulation régulière autour de la pleine lune, ou pendant les jours choisis sans dormir dans l’obscurité totale. Si l’on y croit, une telle synchronisation semble envisageable, sachant que l’hypophyse est liée à nos émotions et à la régulation hormonale. Qui peut dire quels mécanismes cérébraux pourraient entrer en jeu ?
Les Données Statistiques et le Scepticisme Scientifique
En s’appuyant sur 7,5 millions de cycles enregistrés par l’application Clue, il ne se dégage aucun lien palpable : environ 3,5% des cycles débutent lors de la nouvelle lune, un chiffre similaire à n’importe quel jour. Je conviens aisément qu’il aurait été plus intéressant d’exclure les cycles artificiels induits par la contraception hormonale, laquelle interfère avec l’ovulation : c’est une question que j’ai posée à Clue, et j’attends toujours leur réponse !
Néanmoins, si la science et votre blog préféré adoptent une posture de scepticisme, cela n’enlève rien au charme des promenades au clair de lune, qui demeureront toujours aussi romantiques, tout comme l’observation de la nature qui continue d’inspirer.
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