Un cycle ne se calcule pas, il s’observe !

Et pourtant c’est une matheuse qui vous parle.

On voit partout sur Internet « calculez votre cycle », « calculez votre ovulation », « calculez votre période de fertilité », « calculez la date de vos prochaines règles »… Serions-nous des robots ? Heureusement pas encore.

Même s’ils durent en général entre 20 et 35 jours, les cycles sont variables d’une femme à l’autre, et surtout d’un mois à l’autre. Alors que vous cherchiez à avoir un enfant ou au contraire à éviter une grossesse, pitié, échappez au diktat du calendrier, des 28 jours ou encore du fameux 14ème jour qui imposent une norme à la sphère féminine connectée, la trompent, et contribuent au discours ambiant « l’ovulation est imprévisible » ou encore « les méthodes naturelles, de toutes façons ça ne marche pas ».

Bon pour commencer soyons honnêtes : si vous voulez un enfant, le seul risque que vous prenez à calculer vos cycles pour prédire vos ovulations, au lieu de (vous prendre la tête à) vous observer, c’est quelques mois de patience supplémentaires parce que vous ratez le coche, et peut-être un peu de temps perdu avant d’identifier un éventuel souci (absence d’ovulation, phase lutéale trop courte, manque de glaire, etc.).  C’est dommage, mais rien de super embêtant.

Maintenant, si au contraire vous ne voulez pas d’enfant, je vous dois une confidence.

Après la naissance de nos deux premiers enfants on n’était pas du tout dispo pour accueillir un troisième. Pas trop chaude pour la pilule et un peu effrayée par le stérilet, j’ai fait « ce que je croyais être » les méthodes naturelles, et j’ai « calculé » mes cycles, que j’avais très réguliers… donc certaine de maîtriser, en prenant un peu de marge. Là, un cycle un peu plus court que les autres combiné à une rando love-mare-monti (notre kiff absolu), les premières vacances en amoureux depuis longtemps après ces grossesses rapprochées… Eh oui c’était sans « compter » que la nature sait ce qu’elle veut et profite de chaque brèche pour imposer sa puissance : le bilan vous le devinez, un bébé « pas du tout calculé » s’est pointé !

La suite de l’histoire c’est qu’après ce troisième enfant nous n’étions plus prêts, mais alors plus-du-tout-du-tout, ni à avoir un numéro 4, ni à calculer mes cycles. J’avais mon ordonnance et mon rendez-vous gynéco pour poser un stérilet, c’est ultra pratique, et bio m’avait-il dit. Juste avant, par un hasard de conversation, on se dit qu’on va quand même aller rencontrer une pro de la méthode sympto-thermique (et nous optons pour la MAO, la méthode d’auto-observation, telle qu’enseignée par le CLER qui avait un moniteur dans notre ville)… ceci pour nous séparer proprement des méthodes naturelles, vous voyez. Sauf qu’accueillis en couple par un couple, non seulement nous passons une soirée autrement plus sympa qu’un rendez-vous gynéco, et surtout, tout scientifiques que nous sommes, nous ressortons… convaincus. Il s’en est fallu de peu, on s’est mis à observer. Est-il utile de dire que cela fonctionne autrement mieux ?

Au passage, ce qu’on a découvert dans cette démarche a largement dépassé le simple sujet de la contraception, mais ça c’est une autre histoire.

Je vous laisse sur un proverbe créole que ma boss (haïtienne) m’a appris l’autre jour : « byen conté, mal kalkulé ». Je ne sais pas si ce proverbe existe en français ? On pourrait traduire grosso modo par « à calculs trop précis, mauvais résultats ». A bon entendeur !

NB : dans la foulée, n’hésitez pas à (re)lire mon article Ogino vs. auto-observation.

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