Pourquoi s’intéresser à son cycle menstruel ?
Chacun a sa propre raison de s’attaquer à cette question.
Pour ma part, bien que j’aie deux parents médecins, je n’ai jamais eu d’affinité pour la biologie, je tourne de l’œil à la vue d’une goutte de sang et je confonds la rate avec le foie. Alors pourquoi me pencher spécifiquement sur le fonctionnement de mon cycle ?
Tout d’abord, sur un plan simple, c’est bien plus captivant que le foie. Mon cycle, par nature, subit des variations, et ces fluctuations ont un effet direct sur ma vie, y compris mes émotions, mes interactions avec mon partenaire, et même ma perception du monde. Il est donc judicieux d’en savoir davantage.
Une invitation à la connaissance de soi
Je suis conduite à penser à cette célèbre maxime :
Pour ceux qui, comme moi, ne maîtrisent pas le grec ancien, cela se traduit par « Connais-toi toi-même ». Ce précepte, attribué à Socrate au Ve siècle avant notre ère, nous incite à nous introspecter, à évaluer nos forces et nos faiblesses et à prendre soin de notre « soi intérieur ».
La suite, que j’ai également traduite pour vous, c’est « … et tu connaîtras l’univers ». Cette invitation trouve un écho dans le XXe siècle avec Gandhi, qui a dit : « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ».
Un lien entre notre intimité et la planète
Cela fait écho à l’idée que notre intimité devrait être notre premier espace d’observation (et de protection) de la nature, notre individu, le terreau le plus fertile pour l’action, et notre existence, la richesse à faire prospérer. J’y ajouterais : notre fertilité intrinsèque comme le tremplin essentiel de notre contribution au monde.
Une vision moderne du changement
Cette pensée est soutenue aujourd’hui par Pierre Rabhi et ses collaborateurs dans leur ouvrage « Se changer, changer le monde ». Ce même Pierre Rabhi, à travers sa charte pour la Terre et l’Humanisme, prône une mise en avant de « l’élément féminin » dans le changement :
« (…) les femmes ont une plus grande propension à préserver la vie qu’à la détruire. Il est impératif de rendre hommage aux femmes, gardiennes de la vie, et d’écouter cette dimension féminine en chacun de nous. »
Réconcilier le monde avec la fertilité
Mon objectif est de contribuer à réconcilier le monde avec sa fertilité, dont il n’a pas pleinement conscience des enjeux. Est-ce audacieux ? Pourquoi pas. Quoi qu’il en soit, chacun de nous, à l’image du colibri, doit faire sa part.